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Opinion/Tribune - Général Mamadi Doumbouya face au fléau de la corruption : le grand ménage commence ! ( Par Facely Sanoh)

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Pendant des décennies, la corruption a été un cancer qui gangrène l’administration publique en Guinée, transformant la gestion des biens communs en un jeu de prédation orchestré par certains agents de l’État. Sous Lansana Conté, puis avec Moussa Dadis Camara, Sékouba Konaté et Alpha Condé, les pratiques de détournement et de délinquance économique ont atteint des sommets, laissant les caisses de l’État exsangues et le peuple dans une pauvreté chronique. Aucun de ces dirigeants n’a véritablement eu le courage de « mettre le couteau dans la plaie », pour reprendre une expression populaire.

La prévention et la répression de ces fléaux étaient souvent reléguées à des discours sans suite, alors que l’impunité devenait la norme.
Mais aujourd’hui, un vent nouveau souffle sur la Guinée. Et il porte un nom : le Colonel Mamadi Doumbouya. Depuis son arrivée au pouvoir, ce dernier semble avoir pris le taureau par les cornes, enclenchant une dynamique sans précédent dans la lutte contre la corruption et le détournement des deniers publics.

Les récentes arrestations de hauts cadres de l’administration, accusés de détournement, et les enquêtes ouvertes sur des malversations financières donnent un espoir timide mais réel à une population longtemps bafouée. À travers ces mesures, un « boulot impeccable » commence à se mettre en place. Cependant, l’enjeu est colossal : il ne suffit pas d’arrêter quelques brebis galeuses. Il faut réformer en profondeur les mécanismes de gestion, de contrôle et de sanction.

Le célèbre journaliste français Albert Londres disait : « Notre métier n’est pas de faire plaisir ni de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. » Eh bien, la Guinée a mal, et il est temps d’appuyer là où ça fait le plus mal. Le combat contre la corruption doit se faire sans état d’âme, sans distinction, et surtout sans compromis. Les biens des Guinéens doivent revenir aux Guinéens.

Toutefois, soyons honnêtes : beaucoup reste à faire. La lutte ne doit pas s’arrêter aux ministères ou aux directions centrales. Les directions régionales, où les fonds publics sont parfois dépensés sans justification, doivent également faire l’objet d’un « ratissage élargi », pour reprendre les termes de certains observateurs. Ce n’est qu’en consolidant les contrôles, en instaurant des audits rigoureux et réguliers dans toutes les strates de l’administration, que la Guinée pourra tourner la page sombre de la délinquance économique.

Un système judiciaire juste et équitable est la clé de voûte de cette dynamique. Pour gagner la confiance des citoyens, la justice guinéenne doit prouver qu’elle est indépendante et intraitable face aux délinquants financiers. Elle doit répondre à l’appel d’un peuple qui en a assez de voir ses rêves volés par quelques privilégiés.

Comme disait Thomas Sankara, l’icône révolutionnaire : « Celui qui nourrit le peuple est celui qui lutte pour lui donner ses droits. » Ce combat pour la justice sociale est aujourd’hui le plus grand test pour le Colonel Mamadi Doumbouya.

Mon Général, je ne peux que saluer vos efforts pour restaurer la dignité de l’État guinéen. Mais permettez-moi aussi de vous dire ceci : la lutte ne fait que commencer. Inspectez, auditez, sanctionnez, et surtout, ne laissez aucun détail vous échapper. Les Guinéens vous regardent, et l’histoire vous jugera.

En tant que journaliste, ma plume est une arme. Et aujourd’hui, elle est au service de l’intérêt général : dénoncer les abus, encourager les bonnes actions et rappeler que le bien commun doit primer sur tout.

La Guinée, ce beau pays, mérite mieux. Alors, poursuivez votre élan, mon Général, car c’est en bâtissant un État intègre que nous pourrons espérer un avenir plus juste et plus prospère.

Merci, mon Général, et que la lutte continue sans relâche !

Facely enquêteur Sanoh,  éditorialiste !


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